3|4|5 - Parades défensives avancées

Les rayons d'un soleil levant caressaient de lueurs virginales les tables de bois plus ou moins alignées en cette matinée à peine entamée, et le chant enthousiaste des oiseaux reprenait le pas aux discussions enchantées des élèves dont les derniers échos furent étouffés par un coup de baguette magique qui referma la porte avec douceur.
Bien que ravie de sa première heure de cours qui s'était déroulée pour le mieux, hormis quelques incidents avec l'échec critique d'un jeune Gryffondor d'un finite incantatem lancé sur un de ses camarades qui lui avait - au lieu d'annuler le sort de lévitation - fait traverser la salle en zigzaguant à toute vitesse, Shevelin ne resta pas un sourire béat à attendre le cours suivant, où elle avait choisit de réunir la troisième, la quatrième et la cinquième année dans un but bien précis. Dynamique même au matin après un cours avec des deuxième année dissipés (état auquel Natalee n'avait pas complètement rien à voir), la nouvelle prof entreprit un rapide ménage de la salle de cours et surtout un réaménagement complet. Quelques coups de baguette et la pièce n'eut plus rien à voir avec ce à quoi elle ressemblait quelques minutes auparavant, alors que les jeunes élèves rédigeait les notes qu'elle leur avait laissé inscrites au tableau.
A présent, les tables avaient été arrangées de sorte à ce que seules deux rangées de ne subsistent dans la pièce, disposées de manière à laisser libre de tout mobilier un rectangle d'une taille respectable au beau milieu du lieu d'études. Enfin, libre de tout mobilier, ou presque. Natalee avait trafiqué une table afin de la faire plus basse et bien plus longue, et l'avait couverte d'un long drap bleu roi qui était à la base le tapis qui se trouvait sous le bureau face au tableau. Ah ! La métamorphose, quelle belle découverte !
Un sourire aux lèvres, la jeune femme contempla son œuvre avant d'aller, satisfaite, essuyer les schémas et autres gribouillis qu'elle avait dessiné au tableau. Derrière elle, un Augurey miniature poussa un cri sinistre, et les cloches retentirent dans Poudlard, annonçant l'arrivée éminente de la troupe d'élèves qui s'apprêtaient à investir les lieux. Un dernier coup de baguette et la porte s'ouvrit lentement, laissant l'entrée libre aux élèves qui peut-être, attendaient déjà dans le couloir. Shevelin, la mine joyeuse, les attendait, les reins appuyés contre son bureau, fidèle à son habituel détachement.

Défense contre les Forces du Mal. Tout un programme, et pas des plus réjouissants pour William. Tout d'abord parce que ce cours avait lieu à une heure excessivement matinale, et que le jeune homme s'était couché tard en raison d'une retenue avec l'acariâtre professeur McGonagall. La directrice des Gryffondor estimait que le jeune Boyd lui avait manqué de respect, et elle lui avait infligé une sévère punition... Tout ça pour un malheureux mot échappé des lèvres du garçon. Il avait eu beau jurer qu'il avait dit “j'ai mal au dos” et non pas “vieille peau”, elle n'en avait pas cru un mot et avait menacé de durcir la sanction s'il s'obstinait à mentir. Boyd avait donc dû s'exécuter et effectuer cette retenue (lui qui s'était promis, après l'avertissement de ses camarades, de ne plus en avoir). McGonagall l'avait gardé jusqu'à une heure avancée, l'occupant à des tâches toutes plus ennuyeuses les unes que les autres, et lui lançant périodiquement des regards flamboyants de colère. Elle avait précisé que Slughorn serait mis au courant des écarts de langage de William, ce qui laissait augurer d'une nouvelle punition...
La deuxième raison pour laquelle William n'aimait guère le cours de Défense contre les Forces du Mal était le côté pratique de ces séances. Ses camarades de Serpentard semblaient très contents de se servir de lui comme cobaye, pour des sorts de préférence ridicules, douloureux, ou les deux à la fois. Et ils s'arrengeaient généralement pour qu'il ne puisse pas leur rendre la pareille : “oh, on n'a plus le temps, désolé”... Le jeune homme commençait à en avoir l'habitude, mais il ne s'y faisait pas. Une petite voix au fond de lui lui soufflait bien qu'il récoltait ce qu'il avait semé, mais ça ne suffisait pas.
Ce matin-là, il eut à peine le temps de déjeuner sur le pouce- fatigué par sa retenue, il s'était levé en retard. Il mâchait encore son toast à la marmelade lorsqu'il arriva devant la salle de classe, la cravate dénouée, la chemise dépassant du pantalon (toujours par manque de temps, pas par négligence). Il avala sa dernière bouchée, passa une main dans ses cheveux (pas eu le temps de se coiffer) et entra.

-B'jour, professeur..

Il avait à peine ouvert la bouche, et son salut avait été légèrement inaudible- mais bon, à cette heure si matinale, il ne fallait pas trop en demander. Le Serpentard se laissa tomber à une table aussi éloignée que possible, son sac en guise d'oreiller, étouffant un long bâillement dans sa manche. La Défense contre les Forces du mal, quelle bêtise... Il serait tellement mieux dans son lit... Et puis, il ne comptait pas devenir un de ces idiots qui essayaient de s'opposer aux mages noirs. On entendait chaque jour des histoires de meurtre ou de disparition, et le jeune Boyd n'envisageait pas de faire quoi que ce soit pour devenir une victime. Il lui arrivait même de rugir “à ma sortie de l'école, je deviendrai Mangemort !” mais c'était juste pour faire enrager ses parents.

Paf !
Un coup venait de partir dans la tête de l'élève de Serpentard qui s'était laissé tomber de sommeil contre le tissu de son sac de cours. Derrière lui, une jeune fille à l'air impitoyable le jaugeait d'un œil limpide, ou coulait son dédain avec la fluidité de l'eau remuant au gré du vent.
« Redresses-toi. Tu as tant aimé que ça de te manger une baigne pour déjà recommencer à te négliger ? »
Détrompez-vous, la jeune Miss Vanloock ne prenait aucun plaisir à s'acharner sur le rebut de sa classe, et malgré la sècheresse évidente de ses paroles, elle venait de lui rendre service. Vraiment service d'ailleurs, car quand elle redressa le menton l'un des fiers auteurs de la balafre à la lèvre venait entrer dans la salle de cours en compagnie de deux de ses compères.

« Ah tiens, tu veux faire un reportage sur les déchets, Vanloock ? »
Lança-t-il goguenard aussitôt que son regard se posa sur elle et sur Boyd, sous les rires crétins de ses deux imbéciles de suivant.
« Oui, tu devrais d'ailleurs venir prendre place à côté de nous, je pourrais faire d'une pierre deux coups ainsi.
- Fais gaffe à ce que tu dis, Vanloock. »
Un rire moqueur s'échappa de la gorge de la grande blonde qui détourna les yeux de Steadworthy, jeta un dernier regard mauvais à William et alla s'installer le plus loin possible de lui et des cinquième année de Serpentard.
Vous ne rêvez pas, Liliana venait implicitement de prendre la défense de William, mais ceci s'expliquait par la simple et bonne raison que Steadworthy était le genre de personne qu'elle ne supportait pas, et il fallait avouer que ce qu'il s'était passé dans la salle commune n'avait pas été pour lui plaire. Si elle ne supportait pas William pour son immaturité et le soin qu'il mettait à incarner le type naze et paumé par excellence et qu'elle ne s'était pas gênée pour le lui faire remarquer, elle n'avait aucune envie d'être associée, suite aux menaces qu'elle lui avait déjà faites, à ce genre de comportements arriérés. Il y avait déjà assez d'horreur et de violence à l'extérieur des remparts du château, et assez d'étranges histoires à l'intérieur pour ne pas en rajouter une couche en se mêlant de la vie d'un abruti. Qu'il rate ses études n'était-il pas son problème, après tout ? Du moment qu'il ne la regardait pas avec son air bovin qui avait le don de l'agacer profondément, Liliana s'en fichait pas mal.
Enfin, se souvenant qu'elle venait d'entrer dans une salle de cours plutôt que dans une arène, la Vert et Argent s'assit à une place sans faire attention à qui pouvait se trouver près d'elle, et envoya un sourire au professeur Shevelin, qui s'était encore démené pour rendre la disposition de la salle de cours surprenante.

« Bonjour professeur, on va se battre ? »
Lança-t-elle, souriante, à l'adresse de leur enseignante en Défense contre les Forces du Mal. Ses yeux glissèrent de cette dernière pour s'arrêter sur l'estrade qui se trouvait au beau milieu de la pièce. Qui allait sortir du cours sur un brancard, cette fois-ci ?

Entouré de l’attrapeuse et du gardien de l’équipe de Poufsouffle et d’un Eddy à la traîne, Neil se dirigeait tranquillement vers la salle de défense contre les forces du mal, où il devait retrouver l’un de ses professeur préféré, Natalee Shevelin. Il la trouvait ‘cool’. Ses cours ne connaissaient pas un seul temps mort et ce dynamisme l’incitait à redoubler d’efforts pour obtenir de bons résultats, tout à fait indiqué dans le monde hostile des sorciers. Un mage noir sévissait, Celui-dont, pour une obscure raison, on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom - Enfin… Vous-savez-qui – depuis quelques années et avoir des liens de parentés avec les moldus était un présage de mort. Il l’avait appris très vite et chaque jour des morts, qui impliquaient parfois des proches de ses camarades, étaient là pour lui rappeler que personne n’était en sécurité… S’il devait lutter, il voulait être là, prêt à opposer une résistance, fatale peut-être, mais c’était sans importance. Il songeait souvent à son ami Mervin, à tous ceux qui souffraient de cette guerre et dont les vies, les familles étaient déjà en partie brisées. Son instinct protecteur le poussait à croire qu’il était là pour les défendre, leur offrir un rempart sûr derrière lequel s’abriter. C’était peut-être d’un héroïsme quelque peu Poufsoufflien, dénué de l’idée d’une glorieuse victoire et même de sentiments vindicatifs à l’égard de ceux qui déchiraient son pays, mais il acceptait ce cliché, que beaucoup dans sa maison n’aurait finalement pas la force d’appliquer.

La conversation du jour se tournait cependant vers des sujets moins graves, plus adolescents, traitant de la pensée punk et de son équivalant chez les sorciers. Les ressemblances involontaires, aussi bien musicales que ‘philosophiques’ étaient assez amusantes, les opinions divergeaient évidemment, mais se basaient selon les mêmes principes. Certains groupes avaient poussé la provocation jusqu’à interpréter des chansons attachées à la cause moldus et dénonçant les exactions du Lord. Tous avaient été très choqués d’apprendre la disparition fatale du leader des Inferi Zélés, auteur de la chanson, censurée et déjà mythique, ‘Lord Moldusort’. Le cd se passait sous cape à Poudlard, avec une énergie plus vive depuis que les mangemorts avaient réagi. Tous se demandaient à présent si les autres groupes opter pour le politiquement correct. Neil espérait que leur engagement, leurs convictions, sauraient balayer les menaces. Ses compagnons, plus modérés, estimaient en revanche qu’il serait plus sage pour eux de se calmer, que ça ne changerait rien à la situation. Il n’était pas d’accord. La musique avait le pouvoir de rassembler les gens et les forces. Une chanson qui pointait, dénonçait ce que tout le monde taisait valait dix discours.

- De toute façon, déclara-t-il un peu plus froidement en entrant dans la classe, la guitariste des Naines en Folie a déclaré dans une interview qu’ils ne se laisseraient pas intimider et qu’elle préférait mourir pour des mots trop justes que…

Une scène étrange, liée à une apparition divine l’interrompit brusquement, lui coupa la respiration, et lui fit esquisser un imperceptible mouvement de recul. Toute cette histoire lui avait fait oublier qu’aujourd’hui, troisième, quatrième et cinquième années seraient réunies, ce qui impliquait la présence de Liliana Vanloock dans la pièce. Quel choc ! Liliana Vanloock dans toute sa splendeur, tenant tête à deux idiots de Serpentard, connus pour faire régner la terreur dans les couloirs et au sein même de leur maison. Mervin les craignait un peu d’ailleurs. Serait-elle en train de défendre le misérable William Boyd ? On disait que ce garçon passait son temps en retenue quand il ne recevait pas le châtiment de ses camarades serpents. Bien qu’ayant déjà tenu le rôle du souffre douleur au sein de sa maison, Mervin lui avait confié qu’il n’arrivait pas à ressentir de la sympathie pour lui. « Tu comprends, il est tellement désespérant… ». Il avait l’air oui. Mais Neil préférait éviter de prendre position sans le connaître, la justice de Serpentard était souvent trompeuse.
Son regard suivit inconsciemment le mouvement de Liliana. Il ne la distinguait plus vraiment. Le salut qu’elle adressa au professeur lui fit recouvrer ses esprits, et son regard bifurqua vivement vers la professeure, désormais habituée à son allure négligée, sa cravate jaune et noire nouée autour de la taille, son sac élimé à bandoulière, couvert de badges qui lui tombait sous les genoux.

- Bonjour professeur Shevelin, dit-il en esquissant un sourire poli.

Eddy se rapprochait. Il ne pouvait décemment pas le laisser s’installer à côté de lui en présence de Liliana. Et, feignant de ne pas l’avoir remarqué il se tourna vers sa coéquipière attrapeuse.

- On se met ensemble Alysson ?

Les joues de la jeune fille rosirent, mais, comme toujours, il ne remarqua rien. Elle acquiesça, en bredouillant quelque chose qui ressemblait à un ‘oui’, et l’autre garçon dût accepter à contrecœur l’invitation d’Eddy le mal aimé.

Défense contre les Forces du Mal... Adam étouffa un bâillement derrière le dos de sa main et agrippa la lanière de son sac à bandoulière, avant de se lever prestement de la table des Serdaigle, où il venait de prendre un copieux déjeuner. Il fallait au moins ça, pour résister au dynamisme de la nouvelle enseignante. Alors que la sonnerie annonçant le commencement prochain des cours retentissait, une masse d'élèves se levèrent un peu partout dans la grande salle, et le jeune Audley pressa le pas, peu enclin à se faire rattraper par la foule. Il n'allait pas y réchapper, cependant, mais le plus tard possible était le mieux. En effet, le préfet des Serdaigle devrait à ce cours supporter deux classes en plus de la sienne : les troisième et les quatrième année. Pourquoi Diable Miss Shevelin les avait réunis, cela il l'ignorait, mais n'était pas sans se douter que la jeune professeur devait avoir une idée derrière la tête.

« Bonjour Adam ! »
Le regard d'un noir de jais du jeune homme se baissa pour rencontrer celui d'un vert scintillant d'une élève de son année, une certaine Dobson de Poufsouffle, qui avait la fâcheuse manie de lui agripper le bras dès qu'il faisait preuve de politesse envers elle, chose qui arrivait malheureusement à chacune de leur rencontre.
« Bonjour Miss Dobson. »
Avec un sourire léger aux bords des lèvres, Adam lui tendit nonchalamment le bras gauche et son regard pétillant s'échappa quelques part en haut à droite face à lui. Au moins ne lui arracherait-elle pas de force, ce matin, cela lui évitera de se froisser un muscle avant le cours le plus énergique de la journée.
« Comment vas-tu ? Il paraît que les Serdaigle de ta classe t'ont harcelé pendant des semaines à propos du match de Quidditch et que tu as cédé, c'est vrai ?
- Top secret. Tu n'obtiendras rien de plus que moi. On se met ensemble aujourd'hui ? »

Quelle hypocrisie. Son sourire allant s'élargissant glissa sur ses lèvres fines et le jeune homme adressa un regard calculé pour passer pour engageant à l'adresse de la jeune fille. Cette dernière vit ses joues prendre une horrible teinte pourprée.
« Oh... Je ne sais pas si... Enfin, je ne suis pas très douée en sorts et tout ça alors...
- Ne t'en fais pas, tu as fait de bons progrès depuis quelques temps, je suis sûr que tu sauras te débrouiller.
Adam ne lui laissait de toute façon pas le choix. Il n'avait aucune envie d'être sollicité à peine les pieds mit dans la salle, et le niveau quelque peu médiocre de la Jaune et Noire lui permettrait de se divertir quelque peu. Peut-être même qu'en en rajoutant un peu, cette pauvre fille finira par mettre de côté son horrible manie de le toucher.
« Bon, d'accord. »

Les deux cinquième année entrèrent dans la classe, Adam adressant un « Bonjour Professeur. » courtois à l'adresse de la jeune enseignante, avant de porter son regard sur la salle afin de dénicher une place. Dans son parcours, son regard s'attarda sur son jeune frère et la surprise le fit piler. Il avait totalement oublié que le fait d'avoir cours avec les troisième année signifiait qu'il serait présent lui aussi. D'ailleurs, il n'avait pas énormément pensé à son frère depuis un petit moment, et ce fut plus un léger sentiment de culpabilité que son affection pour lui qui le poussa à lui adresser un faible sourire.
« Va nous chercher une place, j'arrive. »
Lança-t-il d'une voix légèrement refroidie à Dobson avant de lâcher négligemment son avant bras et de se diriger prudemment à la rencontre de Neil.
« Bonjour, Neil. » Lança-t-il d'une voix légère. Intérieurement, le jeune homme cogitait. Il ne pouvait décemment pas faire comme si de rien était, alors que c'était à peine s'il lui adressait une part d'attention tandis qu'il croisait le troisième année des les couloirs du château.
« Je peux ? » Il n'attendait certes pas vraiment de réponse pour s'exécuter et prendre la place libre à côté de son frère adoptif, mais un sentiment de gêne s'était sournoisement épris de sa langue, l'engourdissant assez pour l'empêcher de dire quoi que se soit d'autre. Seule une faible lueur traîtresse au fond de ses obsidiennes laissaient entrevoir cette dernière, cependant, car déjà le préfet s'installait avec sa flegme coutumière. Quelque part à l'autre bout de la salle, la jeune fille de Poufsouffle avait totalement été oubliée.
« Ça faisait un moment... »
Ça n'était pas rien de le dire. Un mois environ, si l'on comptait qu'Adam n'avait pas cherché à rencontrer son jeune frère depuis la rentrée scolaire.

Réunir plusieurs classes en même temps avaient des avantages : faire plus de trous sur son emplois du temps particulièrement bien chargé, mesurer les paliers qu'avaient sut franchir les plus âgés du cours et observer les réactions des plus jeunes face à plus expérimentés qu'eux. Car hors de Poudlard, ça n'était pas à des élèves de troisième ou de quatrième année qu'ils risqueront d'avoir à faire un jour ou l'autre, ni à des cinquième année, d'ailleurs. Mais aux Inferis, aux mages noirs, et aux mangemorts. Le sourire de Natalee ne s'affaiblit pas à ces pensées pour autant : ils n'y étaient pas encore, pour le moment, ils étaient tous en sécurité dans son cours, sous son œil de lynx qui venait d'ailleurs de repérer la faille de son plan : ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était que les possibilités de confrontations et de mésententes entre élèves avaient été multipliées par trois. Et comme par hasard, les hostilités s'ouvraient chez les Serpentard. Ah ! Ceux là...
Enfin, au moins n'eut-elle pas à jeter le sort de lévitation au sac du jeune Serpentard qui venait d'entrer et dont elle ne se souvenait plus du nom – il fallait comprendre, trop de têtes à mémoriser et une mémoire sélective n'aidaient pas – cela lui évitait donc de faire preuve de l'autorité que son rang lui conférait. Enfin, à peine le soucis du paresseux réglé, Steadworthy entra dans la classe. Ah, celui-là, elle retenait bien sa tête et son nom. Il était d'une arrogance et d'une intolérance qui semblait définitivement caractéristiques à tous les membres de sa famille, aussi petite et misérable était-elle.
« Fais gaffe à ce que tu dis, Vanloock. »
Un sifflement d'appel sortit d'entre les lèvres de Shevelin, qui adressa un regard sans équivoque à l'interpelé. Ce dernier s'éloigna de la jeune rédactrice en chef en lançant un bonjour à l'enseignante qui hocha la tête avec autant d'indifférence que la salutation avait été mielleuse de l'autre côté. Elle n'aimait pas ce personnage, d'ailleurs, elle l'avait à peine regardé. L'arrivée dans la classe du jeune Neil Riley et les propos qu'il avait tenu avait fait se braquer un œil un brin avide sur lui. Quoi, qu'avaient dit la diablement douée Brok Den, guitariste des Naines ?! Imperceptiblement, Natalee s'était penchée en avant pour mieux saisir la voix du jeune homme, mais celle-ci s'était éteinte en plein milieu de la phrase. Dommage... Qu'est-ce qui avait bien put le faire piler de la sorte ? Son regard curieux suivit discrètement celui du Jaune et Noir, et un fin sourire se dessina sur ses lèvres. N'était-ce pas la rédac' en chef qu'il était en train de regarder avec un air de merlan frit ? Décidément, c'était plus intéressant qu'elle ne l'aurait pensé, de réunir trois années en même temps !

« Et oui Miss Vanloock, on va se battre aujourd'hui et j'espère que tu ne seras pas contre de servir de mentor à nos chers troisième année. Salut, Neil ! »
Répondit chaleureusement Natalee, avant de sourire aux camarades qui accompagnait le garçon.
« Ne vous installez pas trop confortablement, bande de paresseux, entonna-t-elle d'une voix joueuse, et préparez vos baguettes car ce matin les sorts vont fuser. Laissez-moi vous expliquer le cours d'aujourd'hui. »
La jeune femme se redressa de toute sa haute taille et courut en direction de l'estrade, qu'elle grimpa avec souplesse. Assurée que tous avait les yeux braqués sur elle, cette dernière envoya un grand sourire à l'assemblée.

« Le thème de ce cours va être un peu particulier, car il n'y aura pas de monstres, ni de créatures ténébreuses, et encore moins de théorie. Aujourd'hui, je vais vous apprendre à maîtriser les parades défensives avancées. Je vais vous montrer plusieurs sortilèges, à vous de trouver celui qui vous est le plus facile à lancer. Peu importe si c'est le moins impressionnant de tous, ce qui compte est le fait que ce sera toujours celui qui vous viendra en premier à l'esprit. J'ai besoin d'un volontaire, ne vous inquiétez pas, vous ne souffrirez pas trop. ...Audley, tu sembles en forme. Sur l'estrade ! »
La jeune prof adressa un signe du bout de sa baguette au préfet des Serdaigle qui discutait avec le petit Riley, et un sourire léger courba ses lèvres. Compte tenu de son talent dans pratiquement toutes les matières, il n'y avait pas cobaye plus parfait.
« Tu vas me lancer des sorts, les plus puissants que tu connaisse, Adam. »

[Mini édit afin de donner les instructions à Adam ^^]

Vlan !
À peine William se fut-il installé le nez sur son sac qu'un coup à l'arrière du crâne vint le ramener à la réalité, accompagné de quelques paroles sèches prononcées par la douce voix de Liliana Vanloock. Le jeune Boyd se redressa lentement... Elle avait raison, bien sûr. Il était déjà suffisamment pénible de s'être fait cogner dessus une fois, pas la peine de donner des prétextes de recommencer à ces brutes qui n'attendaient que ça. Les yeux légèrement piquants de sommeil, le Serpentard fit jouer les muscles de ses épaules pour s'étirer discrètement, et avisa sa cravate défaite. Le professeur n'avait rien dit, mais elle aurait bien pu lui retirer des points pour cette tenue négligée... Très vite, le jeune homme entreprit de nouer sa cravate, à gestes précis et rapides. L'intervention de Liliana avait suscité les spirituels commentaires de quelques crétins finis de Serpentard, dont Streadworthy, une saleté vivante qui ne manquait jamais une occasion de rabaisser les autres, et surtout pas William. L'idiot n'avait qu'un regret ; ce n'était pas lui, mais son copain, qui avait fendu la lèvre du quatrième année... et du coup, il cherchait à se rattraper. Le brun lui lança un regard assassin... un de ces quatre, il retrouverait un scorpion dans son lit, du cyanure dans son jus de citrouille, de la mort-aux-rats dans son potage, et il ne faudrait pas se demander d'où ça venait. Enfin, si, d'ailleurs, il faudrait se demander ; le jeune Boyd n'était pas sa seule victime, loin de là, et si ce grand imbécile était assassiné, il y aurait des dizaines d'alibis à vérifier... et William espérait bien être le coupable. Il n'osa pas trop, cependant, insister dans son regard hostile à l'égard de Streadworthy ; cette grande brute était assez stupide pour se lever et lui en coller une, en plein cours.
Liliana s'était éloignée avant que William ait eu le temps de lui dire quoi que ce soit- mais de toute façon, il y avait peu de chances qu'une parole sortie de sa bouche puisse plaire à la blonde, même un merci, même un “tu as raison”. De toute façon, pourquoi la remercier ? Pourquoi prendre la peine de reconnaître qu'elle avait eu raison de lui ordonner de se redresser ? Cela ne lui vaudrait, au mieux, qu'un de ces regards dédaigneux dont la Serpentard avait le secret.
Le jeune Boyd rajusta donc rapidement sa tenue, puis il sortit ses affaires et les empila sur sa table ; plume, parchemin, manuel, et il poussa son sac sous la table. Sa baguette magique était dans la poche de sa robe d'uniforme, il ne s'en séparait jamais ; que ce soit pour commettre quelque forfait ou pour essayer de se défendre, mieux valait la garder avec lui.
Suite à une question de Liliana, l'enseignante expliqua qu'on allait se battre, et William soupira. Se battre, pour lui, cela signifiait se faire battre. Déjà, Streadworthy lui faisait des gestes peu discrets, lui envoyant un baiser, avant de passer un doigt sur sa gorge, sous les rires de ses amis. Boyd détourna la tête et fixa l'estrade, dans une attitude d'élève sage et attentif assez convaincante. Rester immobile, cependant, lui rappelait qu'il avait sommeil, et il devait faire un effort pour garder les yeux ouverts. Pourvu qu'Audley fasse quelque chose d'intéressant...

[hj] et voilà... je me tape l'incruste ^^ [/hj]

Lizzie se leva de bonne humeur ce matin là ! Bah quoi ? Elle était à Poudlard et elle allait enfin apprendre plein de choses sur la magie. N’était-ce pas génial ?! La petite blonde vérifia donc son sac pour la trente millième fois depuis la veille et se hâta de descendre prendre son petit déjeuné, toute excitée et émoustillée par la programme de la journée. Elle s’assit à la table des lions presque vide, mais fut bien vite rejointe par une tripotée de filles de son âge ou d’un an plus âgées. Ces dernières engagèrent directement la conversation ou plus exactement continuèrent celle déjà en cours avant leur irruption intempestive. Lizzie les salua poliment, n’ayant pas vraiment envie de se joindre à elles. Elle se contenta de déguster ses délicieux pan-cakes quasiment au fur et à mesure de leur apparition sur la table, avec en accompagnement du délicieux sirop d’érable et de la confiture de myrtille. Le mélange était absolument succulent ! Ce petit –déjeuné heureux pourtant loin de la distraire lui remémora ceux qu’elle prenait avec sa famille, ses sœurs et les jumeaux. Inconsciemment, son regard se porta à la table des Serdaigles ou elle e mit pas longtemps à repérer la chevelure auburn de son aînée et la peau neige de la seconde. Elles semblaient heureuses, entourées de leurs amis…Elle but une gorgée de jus de citrouille pour se donner bonne contenance. Elle toujours de bonne humeur et toujours joyeuse connaissait le doute et l’angoisse pour la première fois de sa vie à cause de… d’un garçon. A nouveau sans s’en rendre compte, elle le chercha des yeux à la table des rouges et or mais ne le localisa pas. Un garçon sans qui elle aurait peut être vécu pour le reste de sa vie dans l’ignorance. Peut être aurait-ce été mieux de ne pas savoir, d’ignorer que les gens qui s’étaient occupés d’elle du plus loin qu’elle se souvenait n’étaient pas ses parents. Mais à cause de lui, ce Sayannel quelquechosedimprononçable, elle savait qu’ils l’avaient adoptée et qu’il était son frère. C’était horrible. La petite n’arrivait plus à penser à autre chose, alors n’arrivant pas à trouver le sommeil, elle avait ouvert un de ses manuels scolaires…

_ Et toi, tu t’appèles comment déjà ?

Wizz sursauta et laissa tomber sa tartine qui, comme d’habitude atterri face beurrée contre le sol. C’était sa voisine de droite, une petite brune aux cheveux courts qui venait de lui poser une question. Après tout, même si elle n’en avait pas particulièrement envie, peut être que se mêler d’autres personnes lui ferait du bien et enverrait ses tracas dans un gros cachot où ils seraient oubliés au moins un moment..
Un vague sourire d’excuse étira ses lèvres.

_ Lizzie. Je .. désolée j’étais en train de rêver…

_Enchantée, moi c’est Margaret Blooms, mais tu peux m’appeler Meg, c’est beaucoup plus simple. Je suis en deuxième année …

Et blablabla et blablabla. La dénommée Meg était tellement bavarde que Lizzie n’arrivait pas à en placer une. Bavarde et curieuse aussi, elle l’interrogea sur tout : sa famille, ses passe-temps, ses rêves et en profitait pour décrire les siens par la même occasion. La conversation dura tant et si bien que les deux élèves arrivèrent bientôt en vue d’une porte en bois au premier étage. La bavarde Meg s’interrompit brusquement et la désigna à sa camarade.

_ Tiens, c’est là qu’à lieu ton cours de défense contre les forces du mal. Tu verras, Shevelin est super sympa. Rien à voir avec McGo ! On se retrouve pour le déjeuner ? A plus tard !

La brune lança un clin d’œil à Lizzie avant de disparaître dans la foule d’élèves qui allaient et venaient dans le couloir. A vrai dire elle n’en revenait toujours pas qu’une fille puisse être aussi bavarde avec une inconnue. Sincèrement, elle devrait être inscrite dans le livre des records.
Secouant la tête, notre Miss inspira profondément et entra dans la salle de classe ou quelques élèves attendaient déjà le début du cours. Elle remarqua notamment un serpentard assis un peu à l’écart de ses « confrères », des poufsoufles, des serdaigles enfin… la routine quoi. Ah oui, et la prof aussi. Une femme à l’allure féline et sportive et assez jeune. Elle la salua poliment avant d’aller s’installer bien sagement à une table, pas trop près des autres.
Une élève, une jolie blonde interrogea la prof sur le contenu du cours et cette dernière répondit simplement que oui ils allaient se battre. Rien que ça, ça avait l’air très réjouissant ! Non parce que Wizz ne connaissait pas …beaucoup de sorts.. hein ?! juste pour ça. Enfin la jeune fille ne releva pas parce que quelque chose la choquait. Shevelin venait de tutoyer la verte. He ben ! C’était bien la première adulte habitant Poudlard qu’elle entendait tutoyer un élève. Meg avait beau être bavarde elle avait au moins raison pour une chose : Shevelin n’avait rien à voir avec McGo !

Quelques minutes plus tard, l’enseignante annonça le début du cours et appela de ce fait un élève à venir se positionner sur l’espèce d’estrade au milieu de la salle.
Qu’allait-elle bien pouvoir lui demander de faire ?…

Neil ne s’étonnait plus des manières familières de son enseignante. Les convenances étaient renversées, les vous devenaient tu, la platitude des Bonjours rejoignait l’enthousiasme des Saluts et les discussions des élèves accueillaient de temps à autre une voix adulte, tout aussi passionnée par le sujet traité. Beaucoup se laissaient troubler, et s’étonnaient encore, malgré les mois passés, de l’étrangeté du professeur Shevelin. Mais selon Neil, la jeune femme n’avait rien d’étrange, bien au contraire, elle était juste trop humaine pour la fonction à laquelle on voulait l’attacher. Un enseignant devait garder une tournure lisse, impersonnelle, nier sa vie, faire de sa matière le centre unique de son existence, afin d’incarner le modèle attendu, conforme aux normes, aux codes imposés, affinés, hérités d’ères anciennes et mal connues. Il suffisait de voir les commentaires gentiment moqueurs des étudiants à la fin d’un cours où l’intervenant s’était largement écarté du sujet (et certains sont passés maître la subtile association d’idée qui permet de rejoindre, par le biais des philosophes des lumières les match de rugby puis les dieux du stade en citant au passage quelques groupes hippies. Tout un programme.) Il ne se permettait pas cependant d’adopter une attitude aussi relâchée. Shevelin restait une figure d’autorité, et elle savait très bien, à côté de ses petites excentricités, inspirer le respect à ses élèves. Neil avait toujours su rester à sa place. Mais sa place, sa situation semblait délicate aujourd’hui…

Le professeur de défense contre les forces du mal venait d’inviter Liliana à ‘former’ les troisièmes années, idée qui lui semblait particulièrement désastreuse s’il devait se confronter à la jolie blonde… Il lui était déjà difficile de garder sa contenance sous les traits d’un chien géant à deux têtes, que voulez-vous qu’il fasse à visage découvert ? Il préférait encore s’associer avec William Boyd, ou même Eddy, c’était dire ! Et, tandis qu’il se débarrassait de ce dernier pour s’installer avec la mignonne Alyson, une apparition pour le moins inattendue se dirigea vers lui, renonçait à la Poufsouffle qui lui tenait amoureusement le bras. Après plus d’un mois d’indifférence, Adam, frère de cœur et d’adoption, l’approchait. Il allait de surprises en surprises… Il le regarda venir, une implacable tranquillité fichée sur son visage. Le malaise implicite du jeune homme l’effleurait, ses yeux fixes et silencieux semblaient l’encourager. « Bonjour, Neil. ». Un classique pour qui perdait ses mots, dans une scène où la simple initiative de la rencontre couvrait la longue absence d’échange, la mort d’un dialogue qui, après son interruption, ne ressuscitait jamais comme avant. Le Serdaigle cherchait les airs primesautiers. Il ne les releva pas, mais ne les lui accorda pas.

- Bonjour Adam, souffla-t-il calmement, après un temps.

Lui en voulait-il ? Non, sa logique n’était ni radicale, ni simpliste. Il avait pressenti, accepté, résigné, l’éloignement de son frère. Son entrée en première année, tant attendue parce qu’elle devait le réunir dans la même école, dans le même monde devait marquer leur séparation. Trahison ? Abandon ? Il refusait ces termes, parce qu’il aimait Adam. Il éprouvait pour lui cette affection profonde et lucide qui retient des attentes, toujours déçues, et entretient le souci du bien-être de l’autre, quelque soit son attitude. Il avait vu Adam changer et, mieux que quiconque, il savait que rien n’était anodin, son comportement entier exaltait d’artifices malsains. Même s’il ne disait rien, Neil détestait l’Adam public. Il ne disait rien. Il jouait le jeu, son jeu, feignant d’ignorer la comédie de son frère, pour mieux la tromper. N’était-ce pas ce qu’il voulait ? Cependant, le Poufsouffle n’acceptait pas tout. Quelques éclairs de résistances, aussi courts qu’éloquents, jaillissaient de temps à autre, comme ce bonjour voilé de réserve, et le vague hochement de tête qui avait opiné la question polie et rhétorique du Serdaigle. S’il entrait dans son jeu, il ne serait jamais son jouet. Neil posait tacitement ses limites. Le retrouver ne lui faisait-il pas plaisir ? Pas s’il se laissait guider par sa conscience. C’était trop facile. Il ne souriait pas sur commande, au gré de ses caprices. A côté de lui, Adam perdait son statut d’idole, ses lumières aveuglantes, ses remparts glacés. Aucune bille de verre ne remplacerait la clarté de ses prunelles.

Déjà, la gêne des retrouvailles s’étendait. Et Adam lança un nouveau poncif de circonstance, renonçant, impuissant, à sa verve coutumière. « ça faisait un moment… ». Comment ne pas ironiser ? La répartie pincée était toute offerte, mais Neil la rejetait et son frère, qui se fiait sans doute un peu trop à son apparente docilité, ne l’envisageait pas… Il y eut un nouveau silence, puis, il ne peut retenir un :

- N’est-ce pas ?
La réplique avait une drôle de teinte. Dénuée du reproche ou de la moquerie attendue, sa résonance laissait vibrer l’admonition. Pourtant, il leva très vite les lourdeurs inconfortables qui les chargeaient.
- Mais j’ai beaucoup entendu parler de toi ces derniers temps… On dit que tu vas remplacer le gardien de Serdaigle pour le prochain match, au début j’ai cru que c’était une blague mais… Tu vas vraiment le faire ?

Il s’accorda enfin un sourire amusé. Le Quidditch était un thème idéal pour envoyer quelques propos banals, et alléger l’atmosphère. Il n’avait pas besoin de trop en faire, que le message soit passé ou non, Neil provoquerait toujours volontiers le dialogue avec son frère – même si le contexte ne permettait pas de le développer – c’était encore la meilleure façon de lui montrer qu’il était là.
Evidemment, le professeur Shevelin devait très vite les interrompre. Adam serait, comme souvent, l’exemple de la classe, le volontaire tout trouvé, qui ne se ferait certainement pas prier. Il ne lui souhaita pas bonne chance, c’était inutile, et il se contenta de saluer son départ par un complice :

- A toute à l’heure…

Bien qu’il ne fût pas certain de le retrouver à la fin de la démonstration.