Convocation [Sayannel et Lizzie]

Directeur de Poudlard Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 18/10/2007

Il s'était passé un regrettable incident à la soirée de la répartition, dont Albus avait été le témoin. Deux jeunes gens étaient des jumaux et ils l'ignoraient. Apprendre de la façon dont ils l'avaient apprise était rude et le directeur regrettait bien que les vrais noms aient été inscrits sur les fiches. Dans tout le travail qu'il avait eut à la rentrée, il n'avait guère eut le temps de modifier ce détail et le directeur s'en voulait de cette faute.
Alors, le lendemain même, Albus Dumbledore avait envoyé une convocation aux deux jeunes gens en leur indiquant le mot de passe "Fiswibiz" avant de transmettre le papier au professeur McGonagall, qui était leur premier professeur de la journée. La convocation était pour le soir même, à 17 heures.

Ainsi, le directeur était assit à son bureau et attendait en relisant le dossier des deux enfants dont il connaissait à présent toute l'affaire dans les moindres détails. Quelle situation attristante, Albus espérait cependant alléger le choc, ce qui, il le savait, n'allait pas être une mission des plus faciles. Pédagogue, il avait cependant confiance en ses talents et c'est d'une voix chaude et un demi sourire aux lèvres qu'il autorisa d'un "Entrez" l'élève ou les deux élèves qui avaient frappé à sa porte.

D'un mouvement plutôt souple pour un homme de son âge, Albus se leva, les deux mains appuyées sur son bureau, lorsque la porte s'ouvrit timidement.

" Ne soyez pas timides, entrez et installez-vous. "

Déclara-t-il d'une voix apaisante en indiquant deux fauteuils rembourrés devant le bureau.

Le parchemin crispé dans sa main, Sayannel marchait d'un pas rapide dans les couloirs vers le bureau du Directeur, se retenant de courir à chaque instant.
La missive était très brève, laconique et ne donnait pas de précisions sur la raison pour laquelle le grand sorcier voulait voir un jeune garçon sans importance. Il arriva enfin devant les deux gargouilles et donna le mot de passe, ce qui révela l'escalier en colimacon qu'il emprunta à toute vitesse.
Il frappa à la porte, essouflé, et entra dans la pièce lorsque Dumbledore le lui permit. Il s'avanca timidement et prit place dans le fauteuil que lui indiquait l'homme, inquit de connaître les raisons de sa présence.
Etait-ce dû au remarquable imbroglio qui avait eu lieu lors de la répartition?
Si oui, Sayannel était impatien d'avoir des réponses sur cette question étrange. Comment pourrait-on lui avoir conféré un nom qui, en plus d'en être un qu'il ne connaissait pas, était le même que celui d'une gamine qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam.... Il y avait quelque chose qui clochait!!

Directeur de Poudlard Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 18/10/2007

La silhouette d'un jeune garçon se profila sur le pas de la porte pour entrer à pas timides dans le grand bureau remplit d'un bric-à-brac étonnant d'Albus Dumbledore. Celui-ci, debout devant son somptueux bureau plein d'un désordre calculé, accueillit le petit Sayannel d'un sourire chaleureux avant de lui demander de s'installer.
Il ne salua par le directeur, mais trouva grâce aux yeux d'Albus, qui ne voyait que dans l'expression de son visage du trouble et de la surprise, et sûrement pas de l'effronterie.
Doucement, le directeur se réinstalla dans son fauteuil et s'adossa confortablement, tout en croisant ses longs doigts fins et à la peau parcheminée devant son menton.

"Avant toute chose, je te souhaite le bonsoir, Monsieur Shay'tâhn. Tu m'as l'air un peu nerveux et peut-être que tu te doute de la raison de ta convocation, mais je te conseille de te détendre avant que nous discutions, ce qui ne se fera pas avant que Miss Folks ne frappe à la porte."

Par dessus ses lunettes en demi-lune Dumbledore lança un regard bleu et apaisant sur le Gryffondor de première année, puis étala ses mains sur le bois de son bureau en souriant.

"En attendant, désires-tu quelque chose à boire ? Du thé ? Du jus de citrouille ?"

Manifestemment, Albus désirait préparer le terrain de la manière la plus douce possible. Tout en parlant, il avait sortit sa baguette magique et l'avait agité d'un geste doux qui fit apparaître au fur et à mesure qu'il parlait une théière ainsi qu'une cruche de jus de citrouille sur son bureau.
Une tasse apparut ensuite et il jeta un regard interrogatif à l'enfant en attendant qu'il fasse le choix de sa boisson.

[HJ : En italique les actions s'il te plaît lutin content

]

Europe.
Ecosse.
Poudlard.
Lizzie se tordait les mains dans le dos, tandis qu'elle parcourait les derniers mètres la séparant de la vieille gargouille de pierres signifiant l'entrée du bureau de l'émminant professeur Dumbledore. Le matin même, notre jolie bonde avait reçu un parchemin signé de la main du respectable directeur. En le lui remettant, le professeur McGonagal lui avait adressé un sourire que l'on pourrait qualifier de compatissant. Pourquoi? Etait-ce si terrible que ça d'être convoquée par l'homme à la barbe argent? En tous cas, Wizz se doutait que ce n'était certainement pas pour parler de la pluie ou du beau temps: ses deux soeurs ne lui avait jamais parlé de tels rendez-vous. Et pourtant, elles étaient autrement plus intéressantes qu'elle, surtout Fauve, qui excellait dans tous les domaines.
Mais peut être avait-ce un rapport quelconque avec la lettre qu'elle avait reçu par le courrier du matin et venant de ses parents. Missive à laquelle elle n'avait du reste strictement rien compris, et parlant de frère, d'adoption et de culpabilité. Ou alors, c'était en rapport avec l'incident de la veille, lorsqu'on l'avait appelée par un nom qu'elle ne connaissait pas, lorsque ses soeurs avaient fuit son regard, tête basse. Sur le moment, Lizzie avait été tellement heureuse d'être répartie qu'elle n'avait guère prêté attention au comportement étrange de ses aînées. Mais en y repensant, c'était tout de même blessant, comme si soudainement, elle n'existait plus pour elles.
La Gryfondor murmura le mot de passe, presque imperceptiblement, et la gargouille libéra le passage vers un excalier fort élégant. Timide, elle gravit les quelques marches qui menaient au fameux bureau que si peu d'élèves avaient l'occasion de pouvoir admirer. Débouchant devant une jolie porte de bois, elle frappa quelques coups discrets et attendit qu'on lui offre d'entrer pour en franchir le seuil. A l'intérieur, un garçon patientait déja, le même si ses souvenirs étaient exacts, que celui appelé sous le même nom qu'elle. Son petit coeur s'emballa et la peur s'inscrit malgré elle sur son visage. Qu'est-ce que toute cette mascarade pouvait bine signifier? Elle l'ignorait mais n'en oublia pas pour autant de saluer le professeur, par politesse...

"Si vous avez du café j'en voudrais bien une tasse Monsieur. En général le café me calme et je dois admettre que je suis un peu... stressé."

Sayannel avait répondu sans réfléchir mais maintenant qu'il y repensait il avait eu raison. Il était complètement sur les nerfs, même s'il ne le montrait pas au vieil homme. A peine arrivé, il était déjà convoqué chez le Directeur! Il y avait de quoi choquer n'importe quel jeune garçon de son âge.
Cependant Dumledore ne semblait pas strict ou autoritaire. Son sourire était chaleureux et bienveillant, comme celui d'un grand-père qui voudrait réconforter un enfant nerveux. Sayannel se détendit et laissa le calme envahir son esprit. Il ferma les yeux, fixa son attention sur un point immobile dans le noir et respira profondément, de plus en plus lentement, jusqu'à ce que sa repsiration fut très lente, paisible, posée.
il rouvrit les yeux pour voir qu'une fille les avait rejoint, l'air aux aguets et dépressif. Mine de rien, le jeune Gryffondor la trouva sympathique et il reconnut en elle la jeune fille qui avait les larmes aux yeux lors de la soirée de répartition et à qui on avait, sans qu'il sache pourquoi, attribué le même nom que lui. Il reporta son regrad sur Dumbledore.

Directeur de Poudlard Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 18/10/2007

Albus haussa légèrement les sourcils devant la réponse du jeune Sayannel qui demandait du café. Il était étonnant de voir un garçon de cet âge boire un tel mélange, et en ressentir les effets inverses que le breuvage à tendance à produire mais soit, Albus fit apparaître un café tout chaud directement des cuisines sur le bord du bureau. Deux sucres étaient posés sur le rebord de la soucoupe et une cuillère plongeait dans le liquide fumant.

"Je comprend ta nervosité et te dire dire qu'il n'y a aucune raison de t'en faire ne servirait à rien et serait mensonger. Bois pendant que c'est encore chaud."

Dit-il d'un ton sage, puis chaleureux, utilisant volontairement le tutoiement. Il eut un faible sourire, avant de redresser le menton tandis que l'on frappait à nouveau à la porte.

"Oui, entrez."

Fit-il d'une voix forte. Lizzie Folks entra alors à pas timide. Faisant mine de ne pas voir l'expression apeurée de son visage, Albus tendit une main grâcieuse malgré l'âge de cette dernière en direction du second fauteuil, celui qui se trouvait à côté de celui de Sayannel.

"Installez-vous miss Folks, je vous en prie. Quelque chose à boire, peut-être ?"

Dit-il en désignant les diverses boissons maintenant posés sur son bureau, non sans avec un certain amusement qui éclairait ses yeux au dessus de ses lunettes en demi-lune.

"Miss Lizzie Folks, voici Monsieur Sayannel Shay'tâhn. Peut-être vous êtes vous déjà aperçu ?..."

Le vieil homme avait une voix douce et amicale, que son âge avancé n’aurait laissé supposé. Lizzie en fut étonnée. Il faut dire que la veille, lors de son discours de bienvenue, elle avait entendu mais non écouté. Son oreille avait plutôt été attirée par les chuchotements d’élèves plus anciens, assis juste à côté d’elle. Elle n’avait pu s’empêcher d’écouter ce qu’ils disaient, sans pour autant se mêler à la conversation. Du coup, Dumbledore et ses histoires sur le règlement, la coupe des quatre maisons et tout le reste étaient un peu passés au second plan. Ensuite, il est vrai qu’elle avait été absorbée par ses propres pensées, ses propres interrogations, et la soirée avait passé, vite. Le directeur invita la petite blonde à s’installer. Cette dernière ne se fit pas prier, et s’avança vers le siège disponible, à côté de celui du garçon. Fauteuil d’ailleurs très confortable, mais ce qui l’étonna par-dessus tout, ce fut la ressemblance du vieillard avec on grand-père moldu. Il avait les mêmes attentions, les mêmes intonations dans la voix. Sans doute un truc de monsieur tout ça ! Comme le faisait son grand-père, il lui proposa une boisson. Elle se détendit un peu, et lui sourit timidement.

_ Oh je.. je voudrais bien un peu de jus d’orange … s’il vous plait.

Le jus d’orange, c’est plein de vitamines ! Elle avait répondu ça, sans réfléchir qu’elle n’était pas dans la maison familiale moldue, mais à Poudlard ou il était beaucoup plus courant de rencontrer un elfe de maison que de croiser un chat ou un chien. Se rendant compte de sa bêtise, elle ouvrit tout grand les yeux.

_ ..ou du jus de citrouille.

Au final, il y avait sûrement autant de vitamines ou de choses bonnes pour la santé dans cette autre boisson. Et quelque chose de frais ne lui ferait pas de mal. Le professeur ne sembla pas s’inquiéter beaucoup de son erreur et enchaîna en présentant les deux élèves. Cette fois, elle fut bien obligée de regarder le garçon en face. Il était… l’exact opposé d’elle : cheveux bruns et yeux verts. A part la pâleur de sa peau qui rappelait la sienne, ils n’avaient strictement rien en commun, manque de soleil certainement. Elle se détourna rapidement, pour répondre à la question du directeur.

_ Eh bien… je crois que … nous nous sommes vu lors de la répartition…

Directeur de Poudlard Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 18/10/2007

Après avoir servit un jus de citrouille et fait disparaître les diverses boissons de son bureau, Albus écouta la réponse de la jeune fille en hochant légèrement la tête. Toute trace d'amusement avait désormais disparut de son visage parcheminée et lorsqu'il prit la parole, ce fut d'une voix sérieuse, bien que toujours aussi calme et apaisante.

"Si je vous ai réuni tous les deux dans mon bureau ce soir, c'est parce qu'il y a quelque chose que vous devez à présent savoir. Comme vous avez dû le remarquer lors de la soirée de la répartition, vous avez tous deux été appelés par le même nom, qui ne semblait pas être celui que vous portez. Je regrette cet incident, mais le mal est fait."

Il marqua une pause durant laquelle il scruta leurs visages et caressait le dos de sa main. Sans doute laissait-il le temps aux deux jeunes élèves d'assimilier ses paroles avant d'expliquer la suite, qui ne tarda d'ailleurs pas.

"Les noms qui vous ont été donnés ce soir là ne sont pas seulement issus d'une erreur administrative. En réalité, Turianen est bien votre nom d'origine. Vous avez tous deux été séparés à la naissance et adoptés par une famille d'accueil prête à vous élever. C'est pourquoi vos deux noms ont été inscrits sur la liste des élèves de première année et qu'hélas, l'incident s'est produit. J'aurais aimé que ce soit vos parents adoptifs qui vous aient informé de cela, d'ailleurs, une lettre leur a été envoyé pour expliquer ma démarche qui je pense est justifiée."

Le directeur s'enfonça plus profondément dans son fauteuil et croisa ses mains devant sa bouche d'un air pensif. Il aurait été inutile de tourner autour du pot, il le savait, cependant Dumbledore s'inquiétait de la réaction des deux jeunes gens face à cette découverte un peu brutale. Ils n'avaient pas encore eu le temps de faire connaissance qu'ils se retrouvaient déjà au pied du mur...

"Je pense que vous avez à présent comprit que vous êtes faux jumeaux, d'où le fait que vous soyez tous les deux du même âge..."

Des faux jumeaux? Mais qu'est-ce que c'était que ce bazarre?
Sayannel ferma les yeux, tentant d'assimiler l'information. Il avait une soeur jumelle. Lui. Il avait toujours souhaité avoir un frère ou une soeur, mais comme ça! Il rouvrit ses paupières et regarda la jeune fille.
Ils n'avaient rien en commun. Elle avait les yeux bleu, lui vert, elle était blonde, et lui les avait teint en noir. Leur seule ressemblance aurait pu être, à la limite, la longueur de leurs cheveux.
Il fixa son attention sur le Directeur.

"Désolé mais il y a un truc que je ne comprends pas. Vous nous annoncez comme ça qu'on est jumeuax, mais qui sont nos parents, pourquoi nous ont-ils abandonnés?"

Il regarda Dumbledore avidement, cherchant une explication à cette situation déroutante.

Le gentil professeur lui servit un verre de jus de citrouille. Eh oui, chez les sorciers, pas de jus d’orange visiblement, fait qu’elle avait souvent tendance à oublier, puisque baignée des deux cultures, de par son père et ses grands-parents moldus. Tandis que le directeur de Poudlard faisait disparaître les autres boissons par un sort qui lui était inconnu, elle but une mince gorgée du breuvage, histoire d’arrêter de trembler et peut être aussi de se donner une contenance. Même si le vieil homme semblait plein de bonnes intentions à leur égard, le fait qu’il ait convoqué deux élèves dans son bureau avait de quoi inquiéter Lizzie, puisqu’elle en faisait partie.
La petite gryfondor reposa doucement son verre sur le bureau, veillant à ce que le liquide ne bascule pas hors de son logis. Puis elle reporta son regard sur l’homme à barbe blanche, évitant soigneusement les yeux du garçon assis à côté d’elle. Elle n’eut alors pas longtemps à attendre avant que le directeur ne prenne la parole, sans doute pour exprimer la raison de cette convocation. Sans qu’elle ne sache pourquoi, son estomac fit une cabriole désagréable, qui lui arracha une légère grimace. Et là, Dumbledore reprit les évènements de la répartition, comme le fait que les deux enfants avaient été appelés sous le même nom. Jusque là, rien de bien grave.
Wizz était persuadée qu’il allait s’excuser en disant qu’il s’agissait là d’une regrettable erreur, et que tout rentrerait dans l’ordre. Seulement voilà, un nouveau saut périlleux de son estomac lui donna la désagréable impression que le directeur n’allait rien faire de tel. Son appréhension put alors se lire sur son visage, alors qu’un petit silence s’installait. Chacun des deux enfants attendant que l’homme s’explique, ce qu’il ne tarda pas à faire.

Et là, douche froide !

Tout comme ses parents dans la lettre qu’elle avait reçue, et à laquelle elle ne comprenait du reste pas le moindre mot, il se mit à déblatérer des inepties à propos d’adoption, de parents adoptifs, suggérant que Lizzie n’était pas la fille de ses parents, ni la sœur de ses frères. Avouez que ceci peut paraître troublant ! La petite se dit que c’était n’importe quoi et qu’elle devait être en train de faire un beau cauchemar. Hélas, elle était bien éveillée et tout ce qui lui arrivait était bien réel, sauf qu’elle n’arrivait pas et ne voulait pas y croire.
Le garçon à côté d’elle qui était donc sensé être son « jumeau » d’après Dumby interrogea ce dernier au sujet de ceux qui étaient sensés être leurs vrais parents.
En entendant cette question, elle fut bien obligé de considérer que l’hypothèse pouvait être vraie. Mais, pas du tout préparer à un tel choc, elle se mit à sangloter bêtement, chose qui lui arrivait quasiment jamais, en temps normal. Sauf que voilà, elle n’était justement pas en temps normal !

_ Mais…. Mais… c’est pas… po..possibble…vous…vous…voulez dire qu que .. papa et maman… sont.. sont pas…. Et que les autres no non plut….

Directeur de Poudlard Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 18/10/2007

Les deux jeunes gens étaient bien différents, et se démarquaient autant l'un de l'autre par leur physique que par leurs réactions. Tous deux avaient été choqué par la nouvelle, mais tandis que l'un marquait une incompréhension froide, presque détachée, la jeune Lizzie, fondait en larmes, abasourdie.
Albus, compatissant, porta d'abord son attention sur la fillette malgré le regard insistant de Sayannel qu'il sentait à l'orée de sa vue.

" Ce qui compte, Miss Folks, est ce que vous ressentez pour eux. Ils sont autant votre famille par leur dévouement que le jeune Monsieur Shay'tâhn ici présent est la votre de part le sang qui vous uni."

Son regard perçant, semblant éternellement calme, resta quelques secondes sur la fillette, avant de se poser enfin sur le faux jumeau de cette dernière. Sa question allait droit au but, et Albus s'y était attendu, cependant et malgré la croyance populaire, il n'avait pas l'omniscience. Sa bouche se barra d'un pli tandis qu'il poussait un soupir infime, à peine perceptible.

"Je ne souhaite pas vous laisser dans l'ignorance, mais vous devez savoir que je n'ai pas toutes les informations que vous souhaiteriez avoir, mais je vais vous dire ce que je sais. Votre père génétique a délaissé le monde de la Sorcellerie par amour pour votre mère moldue, qui est chanteuse. Il a écrit pour elle, mais je n'ai guère plus d'informations pour ce qui est du reste, ni sur ce qu'ils sont devenus, tout comme vos parents adoptifs."

Le vieux directeur dût se rendre compte que la fillette était complètement perdue, et que tous ses repères acquis pendant onze longues années de sa vie venaient d’être réduits à néant, car il choisit de lui répondre d’abord à elle. C’est fou des fois comme une seule phrase peut faire chavirer une vie et tout bouleverser sur son passage, détruisant toutes les fondations sur lesquelles une personne a bâtit sa vie. Bon d’accord, la hauteur de l’édifice d’une enfant entrant en première année à Poudlard est bien moins importante que celle d’un adulte, mais également bien plus fragile, car il s’agit de la base. Là, toutes les fondations avaient été détruites et presque d’un coup de baguette magique. Il ne restait plus que des pierres en désordre posées les unes à côté et sur les autres, dans l’anarchie la plus totale.
Les paroles de l’homme ne lui apportèrent que bien peu de réconfort. Bien sûr, le plus important était les sentiments que les Folks éprouvaient pour elle et ceux que elle éprouvait pour eux, mais à présent, comment être certaine de leurs dires, comment être sûre que ses parents adoptifs l’aiment pour de vrai et surtout, comment savoir ce qu’éprouvent les deux aînées pour elle. Sans doute lui en voudraient-elles de ne pas appartenir intégralement à leur famille et dénonceraient-elles le sang étranger qui coulait dans ses veines, alors que Lizzie n’éprouvait qu’admiration envers elles… La pauvre était complètement perdue, elle se demandait comment allaient réagir les autres, les deux petits, l’excluraient-ils de leurs secrets, de leurs jeux ? Elle les adorait et ne supporterait que difficilement une mise à l’écart. Et puis, comment se comporter avec eux à présent, comment se comporter aussi avec celui qui siégeait juste à côté, et était censé être son frère jumeau…

Dumbledore était justement en train de répondre à la question du garçon. C’est ainsi qu’elle apprit bien peu de chose en fin de compte, mais quelque chose tout de même : son père était un sorcier qui avait épousé une moldue, chanteuse de son état. Il aurait même écrit des chansons pour elle…
Une chanteuse…
Lizzie essuya les larmes qui coulaient le long de ses joues d’un revers de manches maladroit. Elle se demanda si elle ressemblait à sa mère, enfin à celle qui l’avait portée pendant neufs mois, ou alors peut-être ressemblait elle à son père, un grand homme blond et beau ? Oui il était forcément beau, puisque c’était son père. Sans doute pas autant que Monsieur Folks qui était son papa dans son cœur, et qui le resterait, quoi qu’il arrive.
Une question tout de même la taraudait. Sans s’en rendre compte, elle l’énonça à haute voix.

_ Mais… pourquoi m’ont, enfin, nous ont-ils abandonnés ? Pourquoi ne pas nous avoir gardé avec eux, je veux dire, vous savez s’ils sont… si.. s’ils sont vivants ?

Sayannel secoua la tête légèrement, histoire de remettre ses idées en place. On va tout reprendre depuis le début, calmement.

Les Shay’tâhns n’étaient pas ses vrais parents, mais seulement des parents adoptifs. Cela il le savait déjà. L’étonnement avait été de se découvrir une sœur, qui plus est qui ne lui ressemblait pas vraiment, dont il ignorait jusqu’à l’existence jusqu’alors. Rajoutez à cela un père sorcier reconverti dans la composition de chansons et une mère chanteuse, et vous aurez une idée à peu près correcte du tableau. Quelque peu anormal, vous en conviendrez.

Alors que ces considérations, et moult autres encore, traversaient l’esprit du rouge et or, sa nouvelle frangine eut un éclair de génie et posa une question à laquelle lui-même n’avait même pas pensé : leurs parents étaient-ils encore vivants ? Effectivement, quand on y repensait, cela pouvait revêtir une importance relativement significative. L’inspiration venant avec l’intervention de sa sœur, le jeune garçon ajouta

« Oui, sont-ils morts ; et sinon pourquoi donc n’avons nous pas été informés plus tôt ? Et puis aussi, savez-vous s’il y a des chances que nous les revoyions un jour… professeur ? »

Pour l’instant, seules ces questions s’imposaient à lui comme importantes, mais il était fort probable que la réponse du directeur en susciterait d’autres. Ce qui d’ailleurs le ramena à la pensée de ceux que, malgré les dernières nouvelles, il appelait toujours ses parents. Qu’allait-il bien pouvoir leur dire aux prochaines vacances ? « Coucou ! Dites, j’ai appris que j’avais une sœur le jour de la rentrée. Pourquoi vous ne me l’avez pas dit ? » Il doutait que cela soit du meilleur effet. Heureusement, étant enfant unique, il n’aurait pas de problème d’adaptation avec ses autres frères ou sœurs, ceux-ci étant inexistants. Enfin cela restait tout de même embarrassant de devoir parler de ça à ses parents, surtout quand dans son esprit, quelle que soit la manière dont il la formulait, sa phrase prenait des allures d’accusation, ce qui n’était pas du tout le but.

Comment pouvaient bien être ses géniteurs ? Probablement blonds, comme lui et sa sœur bien que la clarté des ses cheveux soit dissimulée par une teinture noire ; ils étaient sans nul doute aussi intelligents puisque lui-même n’était pas dépourvu d’esprit et qu’apparemment sa nouvelle sœur, bien qu’un peu trop émotive à son goût, était dans les mêmes dispositions. Quoiqu’il y fasse, de toute façon, quand il tentait de les imaginer en esprit, la seule chose qu’il parvenait à imaginer d’eux était une impression de beauté. Mais cela ne voulait rien dire puisqu’il est bien connu que pour les enfants leurs parents sont les plus beaux du monde ! Cette réflexion amena à son esprit une nouvelle question, qu’il s’empressa d’ajouter au palmarès déjà important de ce qu’il devait demander au vieux sorcier.

« Avez-vous une photo de nos parents… ou bien un portrait ? Quelque chose qui nous donne une idée d’eux ? »

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