Cours 1 -- Métamorphose Humaine (3 et 4 années)

[ Vous entrez dans un cours pour troisième année, mais celui reste ouvert aux quatrièmes années. Pour des raisons pratiques.]

Au tableau Mcgonagall a écrit :

Le cours de métamorphose avait commencé depuis quelques minutes et pourtant aucune présence du célèbre professeur de métamorphose. Les élèves pouvaient s'installer tranquillement. Les cages au-dessus de leurs têtes, commençaient à s'agiter. Les animaux à l'intérieur commencèrent à faire parler d'eux. Le bureau du professeur, couvert de papiers, de rouleaux et de livres étranges était curieusement vide.
Seule la présence d'un chat, tranquillement installé en position d'observation, était à noter. L'animal, d'un pelage étrangement clair, observait les élèves de ses yeux pénétrants.

Et contre toute attente, le chat ouvrit la bouche et tout les élèves entendirent et comprirent l'animal.

" Très bien, nous allons commencer, merci d'ouvrir vos manuels à la page 144 !!"

« C’est pas vrai Neil ! Tu t’es Encore endormi sur le canapé ! »
Encore oui. Le jeune garçon se redressa péniblement en adressant un regard vitreux à Eddy, poufsouffle de son année avec qui il passait le plus clair de son temps… Ou plutôt, qui passait le plus clair de temps avec lui.
« Et ton devoir ? Tu l’as terminé au moins ? »
Ah mince, c’est vrai, il avait veillé pour s’occuper d’un devoir de potion que le professeur voulait sur son bureau pour 10h sans faute. La date et le sujet étaient connus depuis quinze jours, et, tandis que ses camarades s’enterraient de plus en plus souvent dans la bibliothèque, il avait préféré profiter des derniers beaux jours de l’automne dans le parc sans jamais s’intéresser à cette composition maudite sur les propriétés du sang de dragon… Ah si… Une fois, parce que les jaune et noir l’avaient bravement tiré au royaume des études, et encore, il s’était laissé convaincre par le sourire d’Alysson, à qui on ne pouvait décidément rien refuser tant elle était adorable. Et qu’avait-il fait de plus ? Plein de bonne volonté, il avait commencé par noter quelques informations, puis il s’était laissé distraire par des chapitres plus intéressants et il s’était retrouvé, pour une obscure raison, à commenter le dernier match de Quidditch, qui avait opposé les frelons aux tornades, avec la table de derrière… Il arriva donc la veille au soir avec deux rouleaux vierges, un brouillon dominé par de vagues dessins et une épée de damoclès au dessus de la tête. Il n’était pas seul bien sûr, mais il était le moins avancé de toute la bande, et il s’était retrouvé seul, aux premières de la matinée, à rédiger sa copie sous la faible lueur d’une chandelle. Sa conscience vacillait souvent, et il s’interrompait régulièrement, le regard vide, jusqu’à l’arrêt prolongé qui avait eu raison de lui…
« Non… » , soupira-t-il, les yeux posés sur un parchemin bien entamé.
Eddy roula des yeux.
« Mais Rogue va te tuer ! »
Neil haussa les épaules, visiblement peu inquiet, pour demander d’un air tranquille :
« Il est quelle heure ? »
« Six heure dix minutes précises. »
« Alors il l’aura son devoir… »
Et il se laissa tomber en tailleur sur le tapis, plume en main, pour se pencher sur les feuilles qu’il avait éparpillé dans toute une partie de la salle commune, sous le regard consterné de son ami.
« Neil… T’es sûr d’avoir le temps ? On a métamorphose à huit heure et je te ferais remarquer que tu n’as toujours qu’un parchemin… »
« No soucy Eddy, ça sera livré dans les temps. Je suis motivé… »
« Motivé ? Hier aussi tu étais ‘motivé’ comme tu dis… »
« C’est vrai. Mais en fait… J’ai plus trop le choix. Et c’est parce que je n’ai plus d’autre choix que celui de travailler, que je suis décidé à travailler. C’est logique ! »
Il adressa un clin d’œil à Eddy, qui semblait encore occupé à établir les rapports logiques de sa dernière phrase. Pauvre garçon, la nature ne l’avait pas doté d’un esprit très vif. Après un silence blasé, et un profond soupire, il déclara :
« Je sais pas comment tu fais pour être aussi cool… Et le pire c’est que tu vas tout bâcler en moins de deux heures et que tu vas encore t’en sortir avec une super note… Alors que moi… »
Neil eut un petit rire gêné.
« Oh arrête… C’est pas moi qu’on verra décrocher un O en potion, vu ce que je suis en train de faire, si Rogue trouve de quoi me mettre la moyenne il va pleuvoir des crapauds dans les cachots ! »
Eddy était un garçon plein de bonne volonté. Il avait travaillé dur sur son devoir, comme toujours. Malheureusement, ses efforts n’étaient pas très visibles dans ses résultats et, parce qu’il était de bonne compagnie, Neil n’avait pas très envie de reconnaître qu’il avait raison, même s’il n’en pensait pas moins. Humilité ou pas, les faits étaient là pour le montrer et, au fond, ça l’arrangeait bien. Il avait suffisamment d’intelligence pour s’en tirer à bon compte sans laisser filer son temps libre dans les livres, et il n’avait aucune envie d’obtenir une note aussi minable qu’Eddy… Le soutient avait ses limites, l’abnégation aussi. Il valait tout de même mieux que lui, descendre à son niveau serait un échec cuisant.

Plié, signé, au fond du sac le devoir. Neil s’était présenté à la table des Poufsouffle avec les derniers retardataires, un sourire victorieux étalé sur les lèvres. Eddy, après l’avoir félicité comme s’il venait d’accomplir un exploit herculéen commença à le presser, parce qu’il restait dix minute à peine et blablabla… « Justement, laisse moi en profiter et passe moi plutôt les toasts, j’ai faim », avait-il finalement lâché pour le calmer en se servant un vers de jus d’orange tandis que la Grande Salle se vidait. Et son ami de s’exécuter. Eddy ne l’avait plus quitté depuis la soirée de répartition, sa tendance à l’encenser l’ennuyait, il le trouvait parfois un peu trop collant – il n’osait pas le laisser tomber et, en même temps, il avait des fréquentations plus intéressantes à côté – mais il restait attachant…
Quand il quittèrent enfin leurs chaises, il ne restait plus que trois minutes. Neil ne paraissait pas plus inquiet que ça mais il allongea cependant le pas… pour courir franchement une fois le quatrième étage atteint. Et c’est les cheveux en bataille, le visage rouge et rayonnant qu’il se présenta dans la salle de classe quelques secondes avant la sonnerie fatale. Mieux valait éviter les retards avec MacGonagall qui était du genre juste… mais sévère. Où était-elle d’ailleurs ? Des élèves continuaient à bavarder bruyamment, tandis que d’autres, peut-être mieux informés, attendaient patiemment le début des cours. Neil laissa tomber un sac tout élimé, couvert de badges d’équipe de quidditch – dont celui de Poufsouffle, qui avait été étudié avec ses coéquipiers -, de groupes de musique sorciers et même moldus, près d’un table où il s’installa en saluant discrètement quelques personnes.

Et, soudain, une exclamation surprise traversa les bancs. Le chat qui était sur le bureau venait de s’exprimer avec la voix du professeur de métamorphose. Neil considéra un instant l’animal avec curiosité, oui, il lui semblait que MacGonagall leur avait déjà fait une petite démonstration de ses pouvoirs quand il était en première année… On ne le verrait certainement jamais réaliser une prouesse semblable dans ce domaine, la métamorphose était sans nul doute la matière qui lui réussissait le moins… Elle demandait trop de concentration pour quelqu’un qui n’était pas né avec, semblait-il, des dispositions naturelles pour cet art magique. Suivant le mouvement commun, le Poufsouffle ouvrit docilement son manuel à la page donnée en attendant la suite des instructions.

McGonagall sous sa forme féline, regarda les élèves obéir à ses instructions. Elle aimait voir ses petits se concentrer et plonger dans l'art difficile de la Métamorphose. Elle se souvenait encore de ses jeunes années où elle était assise sur ces bancs, à essayer de transformer une pauvre tasse en cygne majestueux.

* Pauvre tasse, elle n'a pas eu de chance *

Le chat sourit et Minerva décida qu'il était temps de reprendre sa forme humaine. Le chat sauta en avant et le professeur Mcgonagall reprit sa forme de professeur, ses cheveux coiffés et rangés en arrière, une longue tunique sombre dans les vert de gris.
Elle s'approcha du premier rang où une jeune Serdaigle, Lisa Turpin semblait avoir du mal à trouver la page. Mcgonagall très peu encline à attendre son élève alors que tout le reste de la classe semblait être prête déclara :

" Un peu d'aide Mademoiselle Turpin ? "

Minerva actionna sa baguette et le livre de cours de la jeune fille s'agita et trouva tout seul la page 144. La jeune Turpin remercia son professeur par un petit sourire gêné. Mcgonagall s'avança dans la rangée la plus à droite. Elle marcha d'un pas tranquille en agitant sa baguette au creux de sa main.

"

Comme nous avions pu l'apprendre l'année dernière, la métamorphose ordinaire d'un humain en animal, lui confère un cerveau d'animal, et celui-ci sera incapable se souvenir de ce qu'il était censé faire. Garder vos capacités mentales sous une forme animale est un niveau de métamorphose très avancé que je vous déconseille de tester par vous même. Le jeune Peter Batemord, qui a voulu lancer ce genre de sort, est encore à St.Mangouste. On essaye toujours de lui retirer ses oreilles de lapin. Par conséquent, seules les années supérieures peuvent maîtriser ce degré de métamorphose. "

Mcgonagall regarda ses élèves, de son regard sévère et perçant pour que jamais ils n'essayent ce genre de sort.

" Cette année pour notre part, nous allons maintenant étudier les cas assez rares des Animagus...Quelqu'un parmi vous pourrait me dire ce qu'est un Animagus ?"

Spoiler:

Serrant fortement son livre de métamorphose contre sa poitrine, Ezer montait les dernières marches qui la séparait du quatrième étage et, par la même occasion, de la salle de classe. Plus tôt, ce matin là, elle était allée rejoindre son amie de toujours, Kathleen, dans la Grande Salle pour qu’elles puissent déjeuner ensemble. Mais aujourd’hui, le plus grand des malheurs s’étaient abattu sur le petit duo; la jeune Poufsouffle lui avait présenté son nouveau petit ami. Depuis quelques semaines déjà, Kathleen lui avait semblé dans la lune, lui demandant parfois même si elle pensait un jour se marier ou, plus simplement, tomber amoureuse. Questions auxquelles la jeune fille répondait avec un « non » dégoûté; les garçons de leur âge étaient tellement immatures! Et puis, son grand frère était là, de par son attitude et ses commentaires désobligeants, pour lui rappeler à quel point les garçons étaient de mauvaise compagnie. Mais Kathleen ne semblait pas avoir remarqué ce manque de maturité, ou bien elle aimait peut-être ce genre de gamin, car elle se promenait maintenant aux côtés d’un Poufsouffle, aux cheveux blonds et aux yeux bruns foncés, presque noirs, les couleurs de sa maison quoi! Quel cauchemar! Elle priait pour se réveiller et constater que tout cela n’était que fiction, mais, la collision avec un élève de sixième lui confirma le réalisme de l’évènement. Et pour en ajouter à son malheur, l’imbécile de copain se permis un commentaire.

« Ah! Ah! Ez’ » -Qui lui avait donné le droit d’utiliser son surnom?- « Tu pensais à qui comme ça? Le beau brun de Gryffondor? »

Et l’imbécile enchaîna sur un rire qui, si Ezer n’était pas convaincue qu’elle devait faire preuve d’un peu plus de manière que ce Poufsouffle qui avait séduit on-ne-sait-comment son amie, lui aurait valut une bonne claque en arrière de la tête. Mais! Il ne faisait pas partie de la famille –Dieu merci- et elle ne pouvait pas s’approprier le droit, comme elle l’avait fait pour ses frères, de le frapper. Et puis, s’il savait qu’en fait le « beau brun de Gryffondor » avec qui il l’avait surprise entrain de… parler (!) était son frère, il ravalerait surement son commentaire! Sauf qu’Ezer n’était pas du genre à alimenter les ragots, du moins pas avec les "Noooon" pas très convainquant des jeunes de son âge. À vrai dire, elle aimait bien celui-là; qu’il la parte la rumeur selon laquelle elle aurait le béguin pour un Gryffondor de septième. Elle espérait seulement être là lorsque le premier élève de Serdaigle à qui il raconterait l’histoire lui dirait qu’en fait, ils étaient frère et sœur. La tête qu’il ferait! Se serait bien mieux que n’importe laquelle des répliques qu’elle pourrait lui lancer en ce moment. Cependant, il lui faudrait jouer le jeu pendant un certain temps, et déjà, Kathleen la bombardait de questions au sujet de ce « mystérieux jeune homme ». Elle avait même abandonné le bras de son charmant Jake et franchit les deux ou trois marches qui les séparaient pour lui poser toutes sortes de questions inutiles.

« Tu l’as rencontré où? Depuis quand est-ce que vous vous parlez? Il est pas trop grand j’espère? Tu pense qu’il accepterait de participer à un pique-nique « de couple »?
– À Pré-au-Lard. Depuis deux jours. Non. Pas question!
- Ah, deux jours! Ok! Bien se sera surement fait d’ici une semaine! Hey Honey, dans deux semaines on fait un pique-nique avec Ez’ et son copain t’es d’accord?
- Et si moi je le suis pas… »

Apparemment, son avis ne comptait pas. Et elle trouvait que cette amitié devenait de plus en plus ridicule. La Kathleen qu’elle avait rencontré dans le train il y avait maintenant quatre an avait complètement changé depuis qu’elle avait une « relation sérieuse » d’une semaine avec son « Honey ». Ezer ne pouvait s’empêcher d’avoir un haut-le-cœur chaque fois qu’elle entendait ce surnom. Quel gars, un tant soit peu fier de sa personne, permettrait à sa petite copine de l’appeler ainsi? Aucun!! Et tandis que Kathleen et Jake entamait verbalement les préparatifs de ce fameux dîner « entre couple », Ezer priait pour tomber subitement malade dans deux semaines. Elle pourrait surement servir de goûteur de potion à l’un des premières années, comme ça elle s’assurait d’être absente lors de l’évènement. Très bonne idée tiens! Maintenant que ça s’était réglé, enfin pour elle parce que les deux autres se demandaient si des sandwichs aux concombres étaient meilleures que ceux aux tomates, il était temps d’accélérer le pas pour se rendre en métamorphose. Elle venait de voir, enfin d’apercevoir, Liliana Vanlook dévaler les quelques mètres qu’il y avait entre les escaliers et la salle de cours. Et maintenant s’était au tour d’Ezer, Kathleen et Jake d’accélérer le pas pour ne pas arriver en retard. Une fois qu’ils furent « en sécurité » à l’intérieur, le trio se divisa, au grand soulagement de la Serdaigle. De façon très prévisible, les deux Poufsouffles firent équipe et se placèrent au quatrième rang, car croyez-le ou non il restait une place. Ezer leur jeta un dernier regard avant de choisir un siège au premier rang. Elle savait pertinemment qu’ils avaient choisis cet endroit dans l’espoir de pouvoir s’embrasser à l’insu de MacGonagall, et Ezer guettait le moment où ils se feraient prendre; se serait distrayant.

Les reproches vinrent rapidement et, en bonne Serdaigle, la jeune fille sorti son livre et l’ouvrit à la page demandée. Lorsque ce fut fait, elle s’autorisa un regard vers l’élève assis à ses côtés. Il devrait lui servir de partenaire si l’occasion se présentait et elle espérait que se ne serait pas un imbécile fini comme Jake. Et ô malheur lorsqu’elle décida de tourner la tête! Elle découvrit, sur le siège juste à côté d’elle, qu’un autre Poufsouffle lui servirait de partenaire! Mais qu’est-ce qu’elle avait fait au Bon Dieu pour avoir à endurer autant de noir et or aujourd’hui! Ça n’aurait pas été possible de la jumeler, par le fruit du hasard toujours, avec un Serdaigle, un Gryffondor, ou à la limite un Serpentard? Pourquoi! Pourquoi un Poufsouffle! Quoi que d’habitude elle n’ait rien à reprocher à cette maison, aujourd’hui elle jugeait qu’elle en avait eu sa dose avec le tout nouveau couple de ringards! Enfin, autant prendre sur soi, ce n’était que pour un cours; un seul cours! Courage…

Comme toujours, Neil gardait l’espoir secret et cruel d’échapper à la compagnie d’Eddy en cours. Les maladresses répétées du garçon le lassaient, malgré les « c’est pas grave » polis qu’il lui adressait quand il trouvait le moyen de faire voler ses affaires ou d’anéantir son travail… Il avait donc filé sans l’attendre, précédant de peu l’entrée d’un couple de Poufsouffle, à l’intelligence peu remarquée, et d’une Serdaigle qu’il ne connaissait que de vue. Cette jeune fille investit sa table avant Eddy. Celui-ci, stoppé net dans son élan, demanda au Serpentard placé derrière s’il pouvait s’installer près de lui, se fit rabrouer, et alla se fait oublier sur une chaise vide quelques rangs plus loin. Neil n’était pas intervenu. Il serait stupide de défendre les droits de son camarade face à un vert et argent bien décidé à lui jouer un mauvais tour si on le contraignait à l’accepter. Eddy était mieux seul et loin de lui… Quand à lui, il serait probablement plus tranquille avec une voisine de Serdaigle. Certes, la présence féminine diffusait en lui une imperceptible gêne, surtout lorsque le sujet était mignon et plus âgé, mais cette impression troublante ne durait pas. Il devait juste s’habituer à la proximité d’un corps ‘étranger’.

Comme sa compagne n’avait pas daigné lui adresser ne serait-ce qu’un regard. Etait-elle trop timide pour observer la plus faible des politesses ? Ils allaient suivre un cours ensemble, elle s’était imposée, par conséquent, il méritait bien un minimum de considération. Cependant, Neil ne s’en offusqua pas. Ils ne se connaissaient pas, et si elle préférait supporter l’heure de métamorphose dans son coin, et l’oublier ensuite, ce n’était pas son problème, il ne s’en porterait pas plus mal. Les relations sociales avaient peu d’importance en classe, là où, ironiquement, se tissaient de longues amitiés. Occupés à tourner les pages de leur livre, afin d’éloigner le regard perçant de la directrice de Gryffondor, ils s’ignorèrent mutuellement.
Neil lut sans passion l’introduction aux animagi pendant que le professeur McGanagall s’occupait d’une élève trop lente. Le nom lui parlait peu, ses origines moldues et sa curiosité toute relative ne le portait pas vers l’exploration de livres plus avancés, mais la racine dessinait les motifs. Le mot « animal » se distinguait assez clairement. Pour une fois, les sorciers n’avaient pas attribué un terme obscur à l’une de leurs pratiques. Les illustrations montraient une femme qui jonglait inlassablement entre sa forme humaine et sa forme animale, comme venait de le faire leur professeure, à la différence près qu’un chat avait plus de classe qu’un sanglier…

L’appui d’un regard le tira de ses vagues réflexions. Sa voisine reconnaissait enfin son existence. Il se tourna vers elle et, comme elle restait là à le dévisager sans rien dire, il se sentit obligé de la saluer.
- Bonjour… , murmura-t-il en esquissant un petit sourire tandis que son regard fuyait déjà.
Il n’aimait pas fixer trop longtemps des filles qu’il ne connaissait pas, et la distance, inexpliquée mais associé, dans son esprit peu informé de ses ‘soucis’ avec un certain couple de Poufsouffle, à de la timidité, qui les séparait ne l’aidait pas. Au moins, le premier pas venait d’être fait, et l’impression d’une rencontre inachevée s’effaçait.

McGonagall venait de commencer son cours sur la métamorphose animale, en leur donnant d’entrée de jeu une idée de ce qu’ils risquaient s’ils s’y essayaient sans maîtrise… Joyeux… Allaient-ils apprendre à se transformer en animal ? Si tôt ? Serait-il capable de prendre l’apparence d’un animal à l’instar de son professeur ? ça lui semblait irréalisable. Il espérait que ce cours ne dépasse pas la partie théorique…
Plusieurs mains se levèrent d’un bond lorsque la professeure demanda à sa classe de définir un animagus. Une réponse visiblement facile pour les enfants de sorciers. Même Eddy osa lever une main timide, c’était pour le moins surprenant et Neil espérait qu’il se fasse interroger. Il avait bien besoin d’une petite heure de gloire pour prendre confiance en lui, et l’occasion ne se présentait vraiment pas souvent. Les interventions des élèves mal assurés échappaient rarement aux bons professeurs, qui guettaient souvent la main tremblante des élèves effacés. Ainsi, McGonagall remarqua très vite la volonté d’Eddy. Sa voix chevrotante et trébuchante s’éleva.

- Ce sont des sorciers capables de se métamorphoser en animal… Souvent le don leur est naturel, d’autres moyens existent mais ils sont très dangereux et très difficiles… Et… heu… l’animal ne change pas, il correspond à la personnalité de la personne animagus…

Après avoir fait montre de son incroyable verve, Eddy plongea son nez dans son manuel scolaire en rougissant jusqu’aux oreilles. Neil se tourna vers lui pour lui adresser un petit signe du pouce serti d’un sourire, afin de lui signifier que ce qu’il venait de dire était bien et qu’il n’avait pas à se sentir ridicule. Ce garçon avait beau l’énerver, le désespérer, il ne pouvait retenir ces marques d’attention. Elles étaient précieuses pour Eddy et s’il ne le faisait pas, qui serait là pour l’encourager ?

[Comme nous ne sommes que deux en cours et que mon personnage n'est pas particulièrement du genre à se mettre en avant en cours, j'ai préféré faire intervenir le pnj que j'ai intégré dans mon message précédent.]

Plusieurs doigts se levèrent. La réponse de sa question était relativement évidente pour des enfants de sorciers, baignés dans les légendes d’animagi, et son introduction avait donné une piste évidente pour les moins renseignés. Même Eddy Grimes avait osé se manifester. Son regard s’arrête sur la main timide du petit Poufsouffle. C’était un garçon plein de bonne volonté, mais qui souffrait d’un terrible manque de confiance en lui. Et pourtant, ses parents n’avaient jamais été de mauvais sorciers. Après avoir fustigé du regard un couple de blaireaux qui semblaient sur le point de se tomber dans les bras l’un l’autre, Minerva décida de lui laisser sa chance. Il était important de saluer l’effort des élèves qui n’osaient pas s’affirmer en classe, afin de leur montrer qu’ils étaient parfaitement capables, eux aussi, d’intervenir et de rapporter des points à leur maison.

Le jaune et noir s’exprima d’une voix mal assurée. Sa réponse était quelque peu confuse, son visage s’empourprait et cette prise de parole à l’oral lui faisait visiblement oublier le discours qu’elle venait de tenir. Elle acquiesça simplement, puis ne put réprimer un petit sourire lorsqu’elle vit Neil Riley envoyer un signe de soutient à son camarade. Cette entraide gratuite et amicale, loin des rires imbéciles qui s’étouffaient derrière les manches, lui faisait chaud au cœur. En ces temps durs, les élèves avaient bien besoin de se serrer les coudes.

- C’est exact Mr. Grimes, 3 points pour Poufsouffle. Cependant, vous oubliez de souligner un élément important qui distingue l’animagus d’une autre métamorphose animale : la possibilité de garder, comme je viens de le dire, toutes ses facultés mentales.

- Il s’agit de la métamorphose la plus avancée et, très peu de sorciers sont capables de la réaliser s’ils n’y étaient pas prédisposés à la naissance. Pourquoi certains enfants naissent avec cette capacité ? Personne ne le sait, mais forcer la transformation peut gravement altérer la conscience humaine. Il faut avoir un excellent niveau en métamorphose pour s’y risquer et même les plus grands sorciers, préfèrent éviter le danger.

- Comme l’a précisé votre camarade, l’animagus n’a qu’une forme animale. Elle correspond à sa nature profonde et il la gardera toute sa vie. Dès lors, le sorcier sera tiraillé entre deux espèces. Son comportement humain pourra rappeler de temps à autre l’animal auquel il est lié. De même que, sous sa forme animale, le sorcier gardera quelques traits physiques identifiables. Cela peut se traduire par la marque d’un bijou, la couleur des yeux ou encore par un pelage peu commun.

- Tous ces détails sont recensés dans un registre que l’on peut consulter au Service des usages abusifs de la Magie, car un tel pouvoir demande forcément une réglementation. Quelqu’un peut-il me dire quelle est la position de la loi face aux animagi ?

_ Lizzie !

La première année sortait de la grande salle après un excellent petit déjeuné lorsqu’une voix familière avait retentit faiblement à ses oreilles. Instinctivement, elle se retourna et chercha du regard sa propriétaire. Son rythme cardiaque s’était soudain accéléré et ses joues avaient rosi. Etait-ce possible ? S’était-elle vraiment entendue appelée ? N’arrivant pas à repérer dans la horde d’élèves qui sortaient la personne qu’elle croyait être à l’origine de cet appel, elle se retourna. Déçue, elle sentit son nez picoter un peu, comme lorsqu’elle allait pleurer.

_ Lizzie !

Cette fois, la voix était un peu plus forte et Lizzie était bien certaine de ne pas avoir rêvée. De nouveau pleine d’espoir, elle scruta bien la foule et fini par apercevoir dans l’angle à côté de la porte la silhouette qu’elle cherchait. La jeune fille qui l’attendait lui adressa un signe de la main, pour l’inviter à la rejoindre. Lizzie s’exécuta sans délai. Ça faisait tellement longtemps qu’elle attendait ce moment ! Tellement longtemps qu’elle avait peur de cet entretien… qu’elle en rêvait la nuit. Mava Folks, la timide serdaigle, se tenait là, visiblement mal à l’aise. Elle avait dû faire un effort colossal pour attendre ici la petite blonde et l’interpeller ainsi devant tout le monde. Elle devait vraiment avoir quelque chose d’important à lui dire et rien que cette pensée lui tordit l’estomac. Même si ses sœurs n’avaient jamais été très proches d’elle, elle les aimait profondément et ne voulait pas perdre leur affection. Seulement voilà avec cette « nouvelle » à propos de son adoption, Lizzie avait peur que la donne soit changée. Elle sourit néanmoins à la troisième année, pour l’encourager.

_ Tu as bien métamorphose après non ? J’ai le même cours que toi alors j’ai pensé qu’on pouvait y aller ensemble. Et puis.. j’ai quelque chose à te dire.

Les deux filles, aussi différentes l’une que l’autre partirent donc en direction de la salle de classe. Lizzie ne tenait plus et bouillait de savoir ce que sa sœur pouvait bien avoir à lui dire. Si c’était ce qu’elle redoutait, elle ne le supporterait certainement pas, ça c’était sur. Et Mava qui n’osait pas parler… quelle tuile !

_ Je t’écoute…

_ Lizzie je.. je voulais que tu saches que .. enfin Fauve et moi on le savait pour… tu vois… et cela ne change rien pour moi… simplement je suis timide c’est tout, je n’ai pas l’habitude de montrer mes sentiments…

_ Oh.. Rose !

Et Lizzie se jeta au cou de sa sœur en plein milieu du couloir. Cette dernière pourtant très gênée la laissa faire, les joues cramoisies. L’étreinte des deux filles si elle ne dura pas longtemps fut intense. Lizzie était tellement heureuse et soulagée qu’elle en oubliait tout le reste. Ça faisait du bien de retrouver un peu de sa famille. Un grand sourire aux lèvres elle finit tout de même par relâcher son aînée.

_ Je.. j’avais peur que tu me rejettes…je ne savais pas que vous étiez au courant.

_ Moi aussi j’avais peur… que tu le prennes mal..

Elles rirent.
Elles étaient arrivées devant la classe. Juste avant que la première année ne pousse la porte, la serdaigle la retint par la manche.

_ Ecoute, pour Fauve…ne t’inquiète pas, elle t’aime autant c’est juste que…elle est toujours très occupée à Poudlard, on ne se voit pas beaucoup…

Lizzie opina du chef pour montrer qu’elle avait compris et les deux élèves entrèrent dans l’antre de Minerva. La classe était silencieuse bien qu’aucun professeur ne soit visible, ce qui étonna beaucoup la blonde. Ne posant néanmoins pas de question, elle s’assit à côté de la bleue et bronze dans le milieu de la classe et sortit ses affaires. La petite n’avait pas remarqué le chat au beau pelage qui siégeait sur le bureau. Aussi, lorsqu’une voix retentit dans la salle pour indiquer aux élèves d’ouvrir leur manuel, elle se tourna vers la porte mais ne vit personne. A son coup d’œil interrogateur, la troisième année répondit par un sourire énigmatique. La petite haussa les épaules et obéit. A poudlard, il ne fallait pas toujours chercher à comprendre. Un instant lus tard, elle sursauta carrément lorsqu’un chat qui semblait sortir de nulle part bondit sur les premiers rangs avant de se transformer en humaine dans sa course. C’était… vraiment frappant comme spectacle, et carrément incroyable. L’humaine en question n’était autre que sa directrice de maison et la rouge et or n’eut pas besoin de se faire expliquer le pourquoi du comment de ce silence.

Et le cours commença rapidement.

Le sujet en était les animagus. Un sujet qui captiva tout de suite Lizzie. Ça avait l’air vraiment cool de devenir animagus, se transformer en un animal… La fillette se demanda en quel bestiole elle pourrait bien se changer.. un chat comme McGo ? un chien ? un oiseau ? La question était des plus intéressantes, mais ses rêveries enfantines furent interrompues par le cours. Prenant donc exemple sur Mava, Lizzie prit en note ce qui était dit et il fait avouer qu’elle avait un peu de mal. D’habitude les cours n’étaient pas dictés comme ça mais écrits au tableau…
Ensuite, McGo demanda quelle était la position de la loi par rapport aux animagi. Bien évidemment, la serdaigle avait la réponse à cette question comme à toutes les autres d’ailleurs, mais sa timidité maladive l’empêchait d’y répondre. De sa vie, aucun professeur n’avait du entendre sa voix à moins de l’interroger directement. Etrangement, Wizz aussi connaissait la réponse ou au moins une partie de la réponse. En fait, c’était facile parce que leur tante Octavie, une vieille fille qui travaillait au ministère et passait le plus clair de son temps libre chez eux, s’était mis en tête de faire apprendre les lois par cœurs à ses nièces et neveu. Lizzie trouvait ça totalement idiot et n’écoutait pas toujours très attentivement, même pas du tout mais bon…il fait reconnaître que ça pouvait servir. Enfin de toute façon, il était hors de question qu’elle lève le doigt pour se faire interroger…un coup de coude de Mava dans les côtes accompagné d’un regard lourd de sens lui fit néanmoins changé d’avis…

Elle leva le doigt.

_ Les animagi doivent se déclarer au ministère au service des usages abusifs de la magie et indiquer l’animal en lequel ils peuvent se changer ainsi que le ou les signes distinctifs qu’ils arborent. S’ils ne se déclarent pas, ils sont exposés à de très lourdes sanctions.

Sa réponse n’était pas terrible et pas très complète mais… c’est tout ce qu’elle avait retenu…

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